Télévisions, radios, réseaux sociaux, journaux, le monde d’aujourd’hui est saturé d’informations. Les étiquettes de théories du complot y fleurissent comme des champignons après la pluie, et, à l’intérieur de toute cela, une association tente de se dresser en rempart autoproclamé contre ces « menaces » : « Conspiracy Watch. »
Cette association loi 1901 créée en 2007 est dirigée par Rudy Reichstadt. Elle se présente comme un « observatoire du conspirationnisme », dédié à l’analyse critique des théories conspirationnistes, à la production de fiches d’information sur les acteurs et de concepts liés à cette « culture », et à la promotion de l’esprit critique via des podcasts, newsletters et ouvrages. « Conspiracy Watch » bénéficie d’une aide financière privée fournie par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, et de nombreuses subventions.
Souvent accompagné des trois autres « mousquetaires » officiels, de la désinformation systémique au service de la propagande étatique, que sont Tristan Mendes-France, Julien Pain, Thomas Huchon, le « Conspiracy Watch » de Rudy Reichstadt et Valérie Igounet affirme lutter contre la désinformation et le négationnisme, et contre les discours haineux sur internet. Cependant, derrière cette façade prétendument vertueuse, une critique croissante émerge : et si Conspiracy Watch n’était pas le bouclier de la raison, mais un outil de propagande biaisée, financé par l’État pour étouffer les voix dissidentes ?
Un « complot de la théorie du complot », en quelque sorte. En effet, « Conspiracy Watch » utilise sans apporter de preuves, des biais informationnels exacerbés, où les étiquettes comme « complotiste », « antisémitisme » ou « extrême droite » servent d’armes ad hominem pour discréditer plutôt que débattre. Ce que certains observateurs n’hésitent pas à caractériser d’association de « bonimenteurs », ou synonyme de « fact-shakers » (1), des « agitateurs de faits ».
Explorons ce dossier, étayé par des sources variées, pour démêler le vrai du fabriqué.
Les origines et la mission autoproclamée – un observatoire sans miroir
Rudy Reichstadt, journaliste et auteur, est le visage de Conspiracy Watch. Diplômé de l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence et ancien employé de la Mairie de Paris, il n’a aucune formation académique en sciences cognitives, sociologie des croyances ou épistémologie – domaines pourtant centraux pour étudier les « théories du complot. » Pourtant, il est invité régulier sur France Info, chroniqueur à Franc-Tireur, et membre de commissions étatiques, comme le Groupe d’information et de suivi sur la radicalisation ou l’Observatoire de la haine en ligne d’ARCOM. Son site produit des « notices » sur des personnalités ou des médias qu’il accuse de propager des idées conspirationnistes, souvent en s’autocitant comme source principale – un cercle vicieux qui frise l’autolégitimation.
La mission de « Conspiracy Watch » ? « Produire des notices d’information sur les concepts liés à la culture conspirationniste, les médias qui diffusent des théories du complot, et les personnalités qui animent la sphère complotiste. » Ils publient des podcasts comme « Réveillez-vous » et des livres tels que « Fake News. L’info qui ne tourne pas rond ».
À première vue, ça semble louable. La réalité est toute autre. Outre un financement de « Conspiracy Watch » qui indique clairement pour qui Rudy Reichstadt & Cie travaillent), les critiques pointent notamment un biais structurel: cet organe de propagande associe systématiquement les théories du complot à l’antisémitisme, au négationnisme et à l’extrême droite, et transforme ainsi toute remise en question sociétale en pathologie morale. Comme l’explique un analyste, « les théories du complot impliquent toujours la désignation d’un bouc émissaire », mais chez Reichstadt, ce bouc émissaire semble être quiconque ose critiquer le narratif dominant. Cette approche, loin d’être scientifique, ressemble à une idéologie qui « pousse à l’extrême sans preuve les biais informationnels », pour reprendre les mots d’un autre observateur.
Le business lucratif de « Conspiracy Watch » – subventions publiques, opacité financière et achats immobiliers suspects
L’un des piliers de l’accusation d’« escroquerie pseudo-scientifique » faite à « Conspiracy Watch » repose sur son financement. L’association nie souvent dépendre de fonds publics, mais les faits contredisent complètement cette posture. Depuis 2017, elle reçoit en moyenne 30.000 € par an du Service de coordination interministérielle de la prévention de la radicalisation et du terrorisme (SG-CIPDR), doublé à plus de 60 000 € annuels via le Fonds Marianne depuis 2019. Ajoutez 30 000 € annuels de la DILCRAH (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et l’antilove français) pour l’émission YouTube « Les Déconspirateurs » – une série qui peine à dépasser quelques milliers de vues. En 2020-2022, le Ministère de la Culture a versé 15 000 € en 2020, puis 30.000 € par an pour un « concours international de caricature de presse contre les théories du complot et le négationnisme de la Shoah » – un événement qui n’a eu lieu qu’en 2020, avec seulement 7 000 € de prix discrètement attribués en pleine crise sanitaire, sans trace les années suivantes.
Rudy Reichstadt a été pris en flagrant délit de mensonge sur ce point. En 2022, il affirmait ne pas être subventionné par l’État. Or, des documents officiels révèlent des centaines de milliers d’euros touchés depuis 2019.
https://platform.twitter.com/embed/Tweet.html?dnt=false&embedId=twitter-widget-0&features=e30%3D&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1771529247540015522&lang=fr&maxWidth=560px&origin=https%3A%2F%2Fwww.francesoir.fr%2Fpolitique-france-culture-medias%2Fle-complot-de-la-theorie-du-complot-quand-conspiracy-watch&sessionId=56bdc97eca763bb9a0c63e72a8664415bc7a76e4&theme=light&widgetsVersion=2615f7e52b7e0%3A1702314776716&width=550px
Un lanceur d’alerte a compilé les preuves en vidéo, accusant Reichstadt de « mythomanie » et de « fake news » sur son propre compte. Cette opacité n’est pas anodine : elle suggère un modèle économique où l’État finance une « unité de contre-discours républicain » (UCDR) pour contrer les « pensées anti-système. » « Conspiracy Watch » adopte donc bel et bien une posture 100% alignée sur la propagande macroniste. Des enquêtes soulignent que ces fonds servent moins à l’éducation qu’à la régulation du discours en ligne : ils influencent la modération sur Twitter ou TikTok. Il s’agit là d’un échange de « publicité gratuite » contre de la censure subjective.
Et l’opacité va plus loin : des enquêtes indépendantes mettent en lumière les achats immobiliers sans financement ou origine de fond avérée de Reichstadt lui-même.
Né en 1981 sous le nom de Rudy Nicholas Reichstadt, pacsé en 2011 avec Elisa Sidwick (fonctionnaire au ministère de l’Intérieur), aurait acquis en 2010 un appartement pour 283 000 € et un autre en 2015 pour 535 000 €, entièrement au comptant.
L’origine des fonds reste inconnue, hormis 62 500 € de plus-value immobilière issue de la cession de l’appartement acquis en 2010 pour 347 000 euros.
Ces révélations, publiées dans une fil détaillé en décembre 2022, soulèvent des questions sur la traçabilité des ressources d’un « expert » autoproclamé sans revenus publics antérieurs massifs.
https://platform.twitter.com/embed/Tweet.html?dnt=false&embedId=twitter-widget-1&features=e30%3D&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1729776303799173428&lang=fr&origin=https%3A%2F%2Fwww.francesoir.fr%2Fpolitique-france-culture-medias%2Fle-complot-de-la-theorie-du-complot-quand-conspiracy-watch&sessionId=56bdc97eca763bb9a0c63e72a8664415bc7a76e4&theme=light&widgetsVersion=2615f7e52b7e0%3A1702314776716&width=550px
Résultats des courses ?
« Conspiracy Watch » serait une organisation qui, sous couvert de lutte contre les complots, perpétue un complot d’État : celui de la surveillance idéologique partisane, potentiellement doublé d’un enrichissement personnel opaque.
Regardez. Jugez-en par vous-même à l’aide de ce tableau. Il illustre les flux financiers, souvent justifiés par des projets qui peinent à démontrer leur efficacité, et complétés par des interrogations sur les biens personnels.
Réseaux opaques dans le Fact-Checking – liens avec Fact & Furious et ses collaborateurs
Au cœur de ce réseau se dessinent des collaborations troubles avec d’autres acteurs du fact-checking étatique. Ces collaborations révèlent un comportement « cartelistique » coordonné pour cibler les voix dissidentes. Un cas emblématique est celui de « Fact & Furious. » Ce site internet fondé par Antoine Daoust a disparu subitement, le 26 novembre 2022, juste avant la publication d’une enquête accablante de France-Soir. La dissolution de la SASU, annoncée le 10 novembre sans traces officielles à l’époque, coïnciderait avec un divorce confirmé pour faute aux tords exclusifs d’Antoine Daoust, et impliquant des accusations de violences conjugales. Des violences dont néanmoins Daoust a été pénalement relaxé au motif que des certificats médicaux prouvant les interruptions de temps de travail n’auraient pas été annexés au dossier. L’appel sur les intérêts civil est toujours en cours. Cependant, derrière cette fermeture suspecte se profile l’ombre de Rudy Reichstadt : « Fact & Furious » aurait été monté avec son aide, dans un réseau opaque incluant « Conspiracy Watch » et des figures comme Tristan Mendès France. Les liens sont réguliers : Rudy Reichstadt entretenait des réunions hebdomadaires avec Antoine Daoust, via des visioconférences et des outils comme Slack, pour coordonner les cibles – souvent des critiques du narratif Covid comme le Pr Raoult, le Pr Perronne, Idriss Aberkane ou Xavier Azalbert. « Fact & Serious » produisait et publiait des articles sur commande, sans indépendance réelle, pour labelliser ces personnalités comme « complotistes » ou « antivax ». Comme l’explique Malika, l’ex-épouse d’Antoine Daoust : « Il fait le travail de commanditaires. Il faut qu’il ait leur accord. Ce n’est pas de Fact & Furious que partent les investigations. [Mon mari] n’est pas libre […] Ce que je sais, c’est que c’était un pion. »
Reichstadt agissait-il comme producteur et commanditaire direct, notamment pour des articles signés sous pseudonyme, comme Cassandra de Berranger (Elisa Franceschi), assisté d’un ou plusieurs membres de la harcelopshère comme Ari Kouts ? Ou ceux de médecins qui n’écrivaient pas sous leur nom ?
Cette toile s’étend à d’anciens rédacteurs de France-Soir : Pierre Plottu et Maxime Macé, qui officient aujourd’hui à Libération. Ils étaient impliqués dans la production de ces contenus pour « Fact & Furious. » Détenteurs de la carte de presse, ils auraient contribué, aux côtés de Reichstadt, à ces « chasses » orchestrées. Ils ont aujourd’hui été mis en examen dans le cadre d’une plainte en diffamation, accusés de diffamation et de manipulation informationnelle. Ces révélations soulignent un système où le fact-checking n’est pas neutre, mais un outil de censure coordonnée, financé et piloté par des acteurs privés comme Rudy Reichstadt, pour protéger le narratif dominant. La propagande étatique.
Les méthodes pseudo-scientifiques de « Conspiracy Watch » – du déni à la réécriture Idéologique
Le cœur du « complot de la théorie du complot » réside dans les méthodes de « Conspiracy Watch », qualifiées de pseudo-scientifiques par ses détracteurs.
Et pour cause ! Le champ de la « théorie du complot » n’est pas une discipline académique établie : il manque de cadre empirique, de méthodologie consensuelle et de revue par les pairs rigoureux. De plus, et alors qu’il n’a aucune compétence formelle, Rudy Reichstadt monopolise ce terrain, et produit des analyses « défectueuses et trompeuses » qui elles n’ont aucun fondement scientifique. L’exemple type de cette méthode totalement à l’opposé d’une démonstration établie à l’aide d’éléments factuels dont l’authenticité est démontrée par des éléments de preuves facilement vérifiables, ce sondage commandé à la Fondation Jean-Jaurès, qui sans nulle autre considération que l’affirmation péremptoire qu’il livre, affirme que « 8 Français sur 10 sont conspirationnistes. » La formulation délibérément biaisée de la question posée, exigeant d’évaluer une « théorie » mal définie, invalide de fait les résultats. En effet, la plupart des personnes sondées n’ont même pas compris la question.
Pire ! L’organe de propagande « Conspiracy Watch » excelle dans l’ad hominem : au lieu de réfuter des arguments, elle étiquette les critiques comme « antisémites », « extrême droite » ou « négationnistes ». Un post récent sur X ironise : « L’ad hominem ne peut pas annuler tous les arguments de l’impétrant. » Des enquêtes relient cela à une « transition du déni à la réécriture conspirationniste des faits », dans laquelle « Conspiracy Watch » nie toute critique en la renvoyant à une pathologie. Des voix comme celle de Salim Laïbi accusent Rudy Reichstadt de « mentir » pour préserver ce monopole, et d’influencer ainsi des institutions comme la Miviludes ou le CNAM sans aucune responsabilité. Un utilisateur X résume tout cela somme toute parfaitement : « C’est polémiquement biaisé, sans épistémologie scientifique, pourtant il prétend tout savoir sur la science. »
Allégations de conduite personnelle : harcèlement et comportements inappropriés
Au-delà des biais professionnels, des accusations plus personnelles émergent, relayées par d’anciens proches et des victimes autoproclamées. Plusieurs voix sur X, dont des figures comme Aude Lancelin (fondatrice de LibreQG), dénoncent un harcèlement systématique : diffamation en ligne et via la presse, signalements massifs menant à des censures sur Facebook, et une instrumentalisation des institutions pour museler les critiques. C’est ainsi qu’Aude Lancelin a vu son compte suspendu pendant cinq jours en juillet 2025, après des plaintes de Rudy Reichstadt, malgré plus d’un million de vues de soutien sur X. Des plaintes similaires émanent d’utilisateurs comme Oriane Borja, qui accuse Rudy Reichstadt et des figures comme Damien Rieu, d’avoir orchestré un doxxing (divulgation d’informations personnelles) et des menaces de mort, transformant là une simple critique en une traque personnelle.
Des témoignages plus intimes, issus d’anciens proches, pointent un comportement inapproprié envers les femmes. À la fin d’un déjeuner professionnel, Rudy Reichstadt aurait proposé à un ancien soutien de visiter son appartement, mentionnant avoir deux casques dans son scooter – une allusion suggestive. Par la suite, il aurait demandé ses mensurations par messagerie WhatsApp, provoquant un réel malaise. Ces allégations s’inscrivent dans un schéma plus large de critiques sur son narcissisme et son arrogance. Rudy Reichstadt est qualifié de « boursouflé » qui « se croit tout permis » par des observateurs.
Ces allégations renforcent l’image d’un pseudo-expert qui, loin de l’esprit critique qu’il prône, exercerait un pouvoir toxique dans ses relations privées et publiques.
Biais politiques et censure : l’ombre d’un agenda judeo-centré ?
Les critiques les plus vives portent sur les biais idéologiques. « Conspiracy Watch » est accusée de servir un narratif « judeo-centré » de l’histoire française, liant systématiquement complotisme et antisémitisme pour justifier sa légitimité – financée par la Fondation Shoah. Cela marginalise les critiques légitimes, comme celles sur les labos pharmaceutiques pendant le Covid, taxées de « complotistes » sans débat.
https://platform.twitter.com/embed/Tweet.html?dnt=false&embedId=twitter-widget-2&features=e30%3D&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1910907478264447168&lang=fr&maxWidth=560px&origin=https%3A%2F%2Fwww.francesoir.fr%2Fpolitique-france-culture-medias%2Fle-complot-de-la-theorie-du-complot-quand-conspiracy-watch&sessionId=56bdc97eca763bb9a0c63e72a8664415bc7a76e4&theme=light&widgetsVersion=2615f7e52b7e0%3A1702314776716&width=550px
Des liens avec la « propagande macroniste » émergent : Rudy Reichstadt participe à des rapports comme Lumières à l’ère numérique de l’Élysée, anti-populiste et pro-censure. Sur X, des posts dénoncent : « Il pose en expert sans qualifications, pour bloquer la découverte. » Il se comporte en « étouffeurs d’affaires », explique une spécialiste des réseaux sociaux.
Cette stratégie étouffe donc le débat démocratique, et transforme la « lutte contre les complots » en outil de contrôle. Comme l’avertit un chercheur : « Leurs idéologies sont fausses où falsifiables, mais ils invoquent la revue par les pairs pour se protéger. »
Déconstruire le déconstructeur
Le « complot de leur théorie » n’est pas une fable : c’est un système où une organisation privée financée par l’État, officie sans rigueur scientifique et utilise des étiquettes pour attaquer ad hominem et censurer. Le tout saupoudré d’opacité financière personnelle et d’allégations de conduite toxique, et qui intervient au sein d’un réseau de sites de fact-checking pas très blanc-bleu, comme Fact & Furious.
« Conspiracy Watch » et Rudy Reichstadt incarnent un paradoxe. En chassant les complots, ils en tissent un plus insidieux : celui de ceux qui s’érigent en une élite qui dicte la vérité.
Pour contrer cela, exigeons la transparence sur les fonds, des revues par les pairs réellement indépendants et des débats ouverts.
Sinon, la « théorie du complot » deviendra l’excuse ultime pour museler la dissidence. Réveillez-vous ! Sortez de leurs illusions.
1) une association de « bonimenteurs », pour ne pas dire « malfaiteurs »
Auteur(s) : Le Collectif citoyen, France-Soir
Journal mythique issu de la résistance pendant la libération, FRANCE SOIR propose de nombreux entretiens, tribunes, et critiques d’ouvrage issues de personnalités alternatives ignorées ou diffamées dans la presse gouvernementale.
🌐 https://www.francesoir.fr


Soyez le premier à commenter