Quelques États du globe tentent d’interdire légalement aux groupes financiers de posséder des médias, mais vivent en permanence dans des situations politiquement instables à cause de la persistance de ces derniers, qui y voient une restriction des libertés fondamentales. Ces gouvernements sont la cible de nombreuses critiques de la communauté internationale (c’est à dire l’Europe et l’Amérique du nord). L’omniprésence progressive de la propagande sur internet à partir des années 2010, a permis d’importer ces contestations dans l’espace national des États légiférants la presse.
Ainsi, nous assistons à la chute, les uns après les autres, de tous les gouvernements du monde, appliquant des politiques visant à préserver l’intégrité de leurs institutions. Le dernier en date étant la Bolivie, dont le dirigeant a dû s’exiler en Argentine en 2019, suite à une intense campagne de diffamation à son encontre par les médias locaux. En France, aucun risque, puisqu’il s’agit d’une longue tradition. Une complicité et des rapports d’influence subtiles se sont créés avec le temps, entre les directeurs de rédaction et leurs propriétaires, s’organisant parfois en groupes d’influence au détriment du public. L’auditeur pensant recevoir une information fiable et libre, se retrouve alors spectateur d’un théâtre médiatique, orchestré de manière à diminuer le libre arbitre de l’individu ou à défaut son envie de révolte, afin de faire élire le « meilleur » candidat qu’il soit de droite ou de gauche, afin d’appliquer les politiques libérales étrangères du moment.
Chaque pays de par son histoire, dispose de ses propres dialectiques propagandistes. En France depuis la guerre Franco-Allemande de 1870, totalement occultée des programmes scolaires, les discours propagandistes semblent n’avoir eu de cesse de chercher de nouveaux artifices pour stopper le développement des partis travaillistes, mais sans les nommer, afin d’écarter définitivement l’hypothèse d’une révolution Française ouvrière.
Ainsi depuis l’affaire Dreyfus et le régime de Vichy, indépendamment des opinions politiques diversifiées des Français, c’est le racisme fabriqué, que la propagande a désignée comme son nouvel ennemi. Un ennemi qu’elle ne manque pas de renforcer en utilisant, un certain nombre de techniques médiatiques (abondance de faits divers glauques, critiques systématique de l’extrême-droite et de ses votants, l’immigration comme thème médiatique principal alors que le gouvernement n’en parle presque jamais, etc …), ou des éléments plus factuels (abandon de certains quartiers, diminution des moyens alors que la violence progresse, etc …). Ainsi depuis 2002, à chaque élection, c’est une extrême-droite nazifiée, entièrement soumise au système propagandiste car dépendante de lui, qui est élue pour le second tour, renforcée par une opposition d’extrême-gauche, qui est elle-même dépendante de ses adversaires pour disposer de son espace médiatique dans la propagande. Abolissant le principe même de la démocratie, la bien-pensance des grandes entreprises, des médias et du peuple, s’unissent alors en un front républicain afin de faire face à cette montée de l’extrémisme, en élisant le candidat que les multinationales et leurs rédactions auront choisies en se basant généralement sur un seul critère : sa représentativité médiatique.
Dans le but d’abroger définitivement les pensées divergentes, le concept de vote utile a été développé par cette même propagande pour les d’élections plus accessibles, afin d’écarter ceux qui à la base n’ont que très peu d’espace médiatique, qu’elle appelle avec un certain dédain : les petits candidats.
Cependant, n’oublions pas que les bureaux des rédactions sont souvent composés de petites mains de bonne volonté, prises dans la folle course à l’information et au scoop, n’ayant pas forcément le temps de lire, de se renseigner et de réfléchir, afin de développer les outils méthodologiques qui pourraient les amener à prendre conscience du système qu’elles contribuent à faire perdurer.
Il y a également des journalistes consciencieux, en lutte permanente pour leur indépendance rédactionnelle. C’est le cas du Monde Diplomatique – peut-être la seule rédaction en son genre – et de l’observatoire Acrimed qui nous proposent, en licence libre sur Github, une cartographie sur les liens d’appartenance entre les grands groupes et leurs médias.
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