Coucou les Nord-Coréens ! – Jules Seyes

Nous en avons tant entendu parler : les soldats nord coréens arrivaient et la guerre escaladait. Seulement comme le dahu, personne ne les avait vus. Cela posait naturellement la question de l’origine de cette information et des raisons de nos médias pour s’y accrocher.

Désormais, nous avons l’explication du mystère.

Nous avions pris l’habitude des mensonges émis pas l’état-major ukrainien et cessé d’y prêter attention. Pourtant l’affaire des troupes nord coréennes avait par sa persistance fini par attirer l’attention. Difficile d’ailleurs de l’éviter et on se demandait ce qui conduisait nos médias à autant insister sur la présence d’une division nord coréenne sur le front, alors qu’aucun soldat de cette nation n’avait été vu sur le front.

Ce qui était reconnu était la présence de soldats nord coréens sur le territoire de la fédération de Russie. Ce pays a l’habitude de recevoir des troupes étrangères et souvent les grandes manœuvres interarmées. Avec l’armée chinoise, la Biélorusse, combien d’exercices y eut-il au cours de dernières années ? On en perd le compte et vous me permettrez de m’épargner la corvée de les compter.

Voir les nord coréens s’intégrer à de tels dispositifs n’avait rien de surprenant dans ce cadre. Les accords signés entre Russie et Corée du Nord annonçaient une normalisation et la volonté de la Russie de s’abstraire des sanctions obtenues par les Américains à l’ONU. Après tout, si Israël peut s’asseoir sur nombre de résolutions de l’ONU, la Russie peut bien procéder à une lecture très restrictive, voire s’exonérer complètement d’un texte qui n’arrange que les intérêts de puissances désormais officiellement hostiles à la Russie.

Il n’y avait là, pas de quoi fouetter un chat !

Seulement, nos médias ont pendant plusieurs semaines relayé une toute autre histoire : Non, les nord coréens ne participaient pas à des manœuvres ou des exercices d’entraînement sur le territoire de la Russie, mais une de leur division serait intégrée à des opérations sur le front contre l’armée ukrainienne ! Elle aurait même été retirée depuis en raison de lourdes pertes. Le colonel Caresse ayant démonté l’impossibilité logistique de cet histoire, nous nous en épargnerons la corvée pour nous concentrer sur la dimension politique.

Commençons par les bases : Et si ça avait été vrai ? L’armée Ukrainienne ayant pénétré sur le territoire russe avant 2014, elle ne saurait se prévaloir d’aucune immunité. Si les Russes avaient décidé d’insérer des troupes nord coréennes dans leur dispositif, les kieviens ne pouvaient pas piailler (Mais ces gens aiment tant cela) puisque même ainsi, aucun soldat nord coréen n’aurait mis les pieds en Ukraine. Ce pseudo-état (Je sais, certains croient au mythe, de la souveraineté ukrainienne. NON : Aucun état qui laisse introduire 5 mds de dollars dans sa vie politique ne peut prétendre être souverain, fermez le ban, il est inutile d’examiner le reste des arguments !) récoltait la tempête qu’il avait semée, il n’avait qu’à réfléchir avant d’agir !

Bref, rien n’avait de sens et donc, on en arrivait à la seconde branche de l’alternative : Et si ce n’était pas vrai ! Fondamentalement, là encore, cela n’aurait rien de choquant, depuis le fantôme de Kiev, la propagande de Kiev nous a habitué à des mensonges et des bêtises qu’un enfant ne croirait pas ! (Que Madame Patricia Kaas me pardonne et ne voie dans ce plagiat qu’une respectueuse reconnaissance.)

Alors, comme dans tout mensonge se posait la question du cui-bono ? À qui profite le crime ?

Tout d’abord, voir les Russes recourir à une telle manœuvre signifiait la difficulté pour eux de remplacer leurs pertes et le mensonge crédibilisait le narratif des lourdes pertes russes probablement celui que nos médias défendront jusqu’au bout pour éviter d’examiner la réciproque des pertes ukrainiennes !

Ensuite, cela permettait de recycler l’investissement fait dans la Corée du Nord est un pays de l’axe du mal pour par amalgame nous servir le fameux les Russes sont les méchants ! Certes, mais confrontée aux menaces répétées de l’occident, la Corée du Nord avait-elle une solution autre que de dépenser des sommes folles en armement ? Kim Jong Un est vivant, Sadam Hussein et Kadafi sont morts ! Combien vaut la souveraineté ? (Pardon, je ne devrais pas poser cette question dans la France de 2025 qui se vautre dans la soumission aux USA et désire brader son arme nucléaire.)

Enfin, dernier point, la peur infligée par la nouvelle permettait de crier à « l’escalade » pour justifier la guerre à des opinions de plus en plus réticentes. On a d’ailleurs vu revenir toutes les scies de la propagande de guerre : Tirer sur le territoire russe, envoyer des troupes… Choisissez votre scénario justifié par une information pour le moins problématique. Nos dirigeants aimeraient bien avoir les moyens d’envoyer les troupes, cela les débarrasserait d’un réservoir d’individus conservateurs, en désaccords avec nos délires sociétaux. Des milices seraient surtout tellement plus malléables !

Signe de la manipulation, au fil des semaines, on observait le front sans trouver le moindre secteur où une unité nord coréenne serait déclarée. Seuls des montages, des bricolages, bien vite débunkés maintenaient l’illusion1. (Félicitation à France Info pour son article sur les associations ukrainiennes qui écrivaient aux soldats nord coréens ! Admirable exemple de propagande de guerre ! Joseph Goebbels/Staline serait fier de vous et vous pourrez vous présenter devant eux avec la fameuse phrase : « L’élève a dépassé le maître. »)

En réalité, une seule chose maintenait l’illusion : Certaines informations venaient des services sud coréens, or ce pays avait fait preuve dans le passé d’une certaine modération. Une frontière armée et surarmée, incite en général à davantage réfléchir.

L’illusion est désormais levée : La Corée du sud semble affronter une grave crise politique2 (vous me pardonnerez de manquer de détails, mais un coup d’état constitue un détail suffisant pour affirmer l’existence d’une crise.)

Ainsi tout s’explique : Le président Sud coréen a tenté un gambit pour protéger sa position. Forger des informations sur des opérations internationales de l’armée nord coréenne permet de créer une impression de menace bien utile pour imposer son agenda. Le président Macron, confronté aux difficultés nées de son incompétence, utilise le même genre de narratif avec des mensonges comme la violation des accords de Minsk (Alors que lui-même les a dénoncés en refusant d’honorer les garanties apportées par la France, et, crétin, a publié la conversation avec Poutine où il le fait !).

Le président Sud Coréen voulait-il s’acheter l’aide de Washington ou autre avantage, nous l’ignorons à l’heure où j’écris ces lignes. En tout cas, il paraît que des nords coréens ont participé à l’assaut sur Soudja, gageons qu’ils tiendrons compagnie à ceux qui aiment avoir des amis imaginaires jusqu’à la fin du conflit !

Il reste une réalité : Nos médias ont délibérément relayé des informations fausses et peu crédibles se rendant les complices de manipulations de pouvoirs étrangers. Et après, ces gens osent nous parler d’ingérence ?

  1. Ukrainekrieg : Daily Mail zieht Bericht über Nordkoreanerinnen im russischen Kursk zurück ↩︎
  2. Le président sud-coréen Yoon annule la loi martiale après le défi du parlement ↩︎

Jules Seyes

Jules Seyes (nom de plume), publie des livres et des articles dans plusieurs médias (Média 4-4-2, Donbass Insider, Observatoire de la Propagande). Contrôleur de gestion essentiellement dans les usines automobiles, cette expérience imprègne son analyse des questions productives et économiques, avec un soin particulier apporté à la technique et la rigueur des chiffres. Sa biographie

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