Pourquoi Macron a-t-il invité un terroriste à l’Élysée ?

Armateur et propriétaire de médias (La Provence, La Tribune, BFM TV, RMC), Rodolphe Saadé est un soutien d’Emmanuel Macron. Ce dernier le lui rend bien… jusqu’à dérouler le tapis rouge pour un djihadiste à l’Élysée.

Emmanuel Macron a mis Rodolphe Saadé, propriétaire du groupe de transport maritime CMA CGM, dans ses bagages lors de ses voyages officiels en 2020 au Liban (l’explosion du port de Beyrouth, quelle occasion pour un homme d’affaires !), en 2022 en Algérie et aux États-Unis. En 2021 les mesures liées à la pandémie covid ont ralenti les transports maritimes. Là encore une bonne nouvelle pour l’entreprise de Saadé. En augmentant ses tarifs, son chiffre d’affaires a bondi de  78 % (55,98 milliards de dollars) par rapport à 2020.

Les 11 et 12 février 2025 à Marseille, le Premier ministre Narendra Modi, le président français et l’armateur Rodolphe Saadé avaient abordé le projet de corridor économique Inde-Moyen Orient-Europe, l’IMEC.

Aux États-Unis, après avoir annoncé un investissement de 20 milliards de dollars sur quatre ans, Saadé a déclaré à son nouvel ami Donald : « « Nous voudrions, M. le Président, qu’il y ait plus de navires battant le pavillon américain. Nous allons passer des dix que nous opérons aujourd’hui à trente navires sous pavillon américain, et espérons faire plus dans les mois à venir ».

CMA-CGM a dû renoncer à investir en Algérie, les relations entre les deux pays s’étant refroidies en avril 2025. Les bonnes relations de la France avec le régime djihadiste syrien ont compensé cet échec. Elles ont permis à Rodolphe Saadé de signer un nouveau contrat pour exploiter le port de Lattaquié en Syrie. L’investissement sera de 230 millions d’euros pour une durée de de 30 ans. Les revenus seraient partagés entre CMA CGM (40 %) et l’État syrien (60 %). La France n’a rien à y gagner.

Le dirigeant syrien reçu officiellement à l’Élysée, Ahmed al-Charaa, est responsable d’attentats en France et de massacres en Syrie de chrétiens, de druzes et d’allaouites. Le FBI avait mis sa tête à prix pour 10 millions de dollars. Emmanuel Macron a déclaré au criminel qu’il avait en face de lui qu’il devait « s’assurer que les auteurs » des « massacres » de membres de la minorité alaouite soient « poursuivis et jugés ». Il a également insisté pour que l’Union européenne « sanctionne systématiquement les auteurs de ces crimes ». Mais il avait l’auteur de ces crimes devant lui, sur le perron de l’Élysée. Les services secrets français ne l’en avaient certainement pas averti, sinon il l’aurait fait arrêter. Des présidents syrien et français, lequel est un dictateur ? lequel un démocrate ? Borat nous en donne une petite idée.

par Jacqueline