
Imaginez un monde où les guerres ne seraient pas le fonds de commerce des puissants, où les impôts ne serviraient pas à engraisser des élites, où l’argent aurait une vraie valeur, ancrée dans l’or ou l’argent, et où l’État se contenterait de protéger vos libertés sans s’immiscer dans chaque recoin de votre vie. Ce monde, Ronald Ernest Paul, né le 20 août 1935 à Pittsburgh, l’a porté avec une conviction rare. Médecin, homme politique, membre du Parti républicain, il s’est présenté en 1988 à la présidence sous la bannière du Parti libertarien, ne récoltant qu’un maigre 0,5 % des voix. Surnommé “Doctor No” pour son refus catégorique de voter toute loi violant la Constitution américaine, augmentant les privilèges des élus ou alourdissant les impôts, Ron Paul incarnait une révolution. Une révolution étouffée par un système bipartisan corrompu, dopé à l’argent des lobbys – pétrole, armes, pharmaceutique – et protégé par des médias complaisants. Si Ron Paul avait triomphé, le monde aurait-il échappé à la spirale infernale des guerres permanentes, des dettes colossales et des arnaques financières mondiales ? Nous le pensons. Mais l’establishment en a décidé autrement. Et nous en payons le prix, chaque jour.
L’aide internationale : une escroquerie planétaire
Ron Paul a résumé l’arnaque avec une clarté brutale dans son livre de 2008 (les piliers de la prospérité : marchés libres, argent honnête, propriété privée) : « L’aide internationale, c’est prendre l’argent des pauvres d’un pays riche pour le donner aux riches d’un pays pauvre » Discours de Ron Paul, 2008.
Mais, cette formule choc, déclarée en 2011 au Comité d’action politique conservateur (CPAC), n’est que la partie émergée de l’iceberg. L’aide internationale, vantée comme un élan de solidarité, est une tromperie en trois actes, où les peuples sont systématiquement les laissés pour compte tandis que les élites s’en mettent plein les poches.
Acte 1 : le vol légalisé. Dans les pays riches, les élites – banquiers, industriels, politiciens – prélèvent des impôts écrasants sur les citoyens, en particulier les classes moyennes et populaires. Cet argent, présenté comme une aide humanitaire pour les nations démunies, est en réalité une ponction sur le travail des plus modestes. En 2022, les États-Unis ont alloué 50 milliards de dollars à l’aide internationale, souvent sous forme de prêts opaques. En France, l’Agence Française de Développement (AFD) joue le même jeu, injectant 13 milliards d’euros par an dans des projets présentés comme altruistes. Généreux ? Pas du tout. C’est un pillage déguisé en générosité.
Acte 2 : le détournement orchestré. Cet argent n’atteint presque jamais les populations dans le besoin. Les élites des pays pauvres – dictateurs, oligarques, bureaucrates corrompus – s’en emparent via des contrats juteux avec les multinationales occidentales : pipelines pétroliers, ventes d’armes, projets agroalimentaires ou pharmaceutiques. L’exemple de la Grèce est édifiant : entre 2010 et 2018, les prêts du FMI et de l’UE, censés “sauver” le pays, ont surtout renfloué les banques européennes, tandis que les Grecs subissaient une austérité brutale et un chômage galopant. Les pauvres n’ont vu que des miettes, quand ils n’ont pas vu leur vie s’effondrer. Et il a fallu la solidarité familiale pour que les anciens puissent survivre avec de nombreux grecs qui envoyaient de l’argent à leurs parents laissés dans le besoin.
En France, l’AFD n’est pas en reste. Selon une enquête de France-Soir, des fonds destinés à des projets de développement durable en Afrique auraient été détournés vers des entreprises liées à des intérêts privés, avec des contrats opaques favorisant des partenaires douteux plutôt que les populations locales. Ces scandales, loin d’être isolés, montrent que l’aide est une façade pour enrichir les puissants.
Acte 3 : la dette éternelle. Voici le clou du spectacle : l’aide n’est pas un don, mais un prêt. Les pauvres des pays bénéficiaires, écrasés par des taxes locales et une inflation galopante, remboursent des intérêts exorbitants aux créanciers des pays riches. En Afrique subsaharienne, jusqu’à 20 % des budgets nationaux servent à payer les intérêts de dettes, au détriment de l’éducation ou de la santé. L’AFD contribue à ce piège : des projets mal gérés, comme des infrastructures inachevées ou inadaptées, laissent les pays endettés sans bénéfices concrets, tandis que les intérêts s’accumulent. Les peuples trinquent, les élites prospèrent, et le cycle infernal se perpétue.
Comme on peut le déduire des écrits de Pierre-Joseph Proudhon au XIXe siècle, l’économie politique serait une science au service des puissants ou une science qui légitimerait l’exploitation (1) (Qu’est-ce que la propriété ?). Ce pionnier de l’anarchisme dénonçait déjà un système où les puissants s’enrichissent en exploitant le travail des autres, sous couvert de lois et d’institutions. L’aide internationale, avec ses prêts toxiques et ses détournements, est l’héritière directe de ce brigandage. Proudhon, comme Paul, voyait dans l’État et les élites financières les complices d’une spoliation organisée.
Leur convergence n’est pas un hasard : ils appellent à briser les chaînes d’un système qui vole les peuples au nom de la « solidarité ».
Si Ron Paul avait été élu, il aurait mis un terme à ce racket mondial. Sa politique non interventionniste aurait freiné les guerres orchestrées par la CIA et les lobbys militaro-industriels, qui, depuis 1945, prospèrent sur le chaos – du Vietnam à l’Irak, en passant par les coups tordus en Amérique latine comme l’Opération Condor. Il aurait exigé que l’aide internationale soit transparente, conditionnée à des résultats mesurables, ou, mieux encore, remplacée par des échanges économiques libres et équitables.
La dette publique : un Monopoly truqué
L’autre grand scandale, c’est la dette publique. En 2025, elle atteint 100 trillions de dollars à l’échelle mondiale, un chiffre qui donne le vertige. Presque tous les pays – sauf quelques raretés comme Brunei, la Norvège ou le Qatar – croulent sous ce fardeau. À qui doivent-ils cet argent ? Aux banques privées, aux gestionnaires d’actifs comme BlackRock (pas un fonds de pension, mais un titan de la finance), qui achètent des bons du Trésor. Ces titres, émis par les États, sont une illusion : pas d’or, pas de terre, pas de diamant pour les garantir. Juste du papier, ou plutôt des chiffres sur un écran. Pourtant, les peuples paient des intérêts bien réels. En France, par exemple, ces intérêts engloutissent 50 milliards d’euros par an, soit l’équivalent du budget de l’éducation nationale. Ce chiffre pourrait monter à 71 milliards par an, voire plus, si rien n’est fait.
Ce système est un Monopoly géant, mais truqué. Les États émettent des dettes sans valeur intrinsèque, tandis que les créanciers – banques, fonds d’investissement – encaissent des profits bien concrets. Lors de la crise de 2008, des trillions de dollars se sont “évaporés”. Où sont-ils passés ? Dans les poches des spéculateurs, des initiés qui parient sur l’effondrement. Et qui a renfloué les banques “trop grosses pour faire faillite” ? Vous, moi, le contribuable. Les plans de sauvetage aux États-Unis et en Europe ont coûté plus de 10 trillions de dollars, pendant que les banquiers s’octroyaient des bonus records. Pendant ce temps, nos dirigeants refusent de toucher à leurs privilèges : indemnités parlementaires, jets privés, frais de réception somptuaires. Quand il s’agit de combler le déficit, c’est toujours le peuple qui doit “faire des efforts” – plus d’impôts, moins de services publics, voire des taxes sur l’épargne ou les héritages, comme si votre travail ne vous appartenait jamais vraiment.
Proudhon, encore lui, l’avait compris dès 1840 : « La propriété, c’est le vol ! ». Pour lui, la propriété – et par extension la richesse financière – repose souvent sur l’exploitation, légalisée par l’État. La dette publique, avec ses intérêts payés par les peuples pour des titres sans substance, est un vol moderne, orchestré par les mêmes « brigands » que dénonçait Proudhon. Ron Paul, en prônant un retour à l’étalon-or, cherchait à couper les ailes de ce système spéculatif, où l’argent créé ex nihilo enrichit les puissants au détriment des travailleurs.
Paul proposait une solution radicale : réduire l’État à sa plus simple expression, revenir à une monnaie adossée à l’or pour enrayer l’inflation et les dettes fictives. Utopique ? Peut-être. Les économistes mainstream soutiennent que l’étalon-or freinerait la croissance en limitant la flexibilité monétaire. Mais, face à un système où les dettes s’accumulent sans fin et où les peuples paient pour les excès des élites, qui oserait défendre le statu quo ?
Pourquoi Ron Paul n’a pas gagné ?
En 1988, Ron Paul était un ovni dans une Amérique dominée par le duopole républicain-démocrate. Le Parti libertarien, marginal et sous-financé, n’avait aucune chance face aux mastodontes politiques abreuvés par les lobbys. Mais Paul ne s’est pas arrêté là. En 2008 et 2012, sous l’étiquette républicaine, il a secoué le débat public. Ses prises de position contre la Réserve fédérale, les guerres impérialistes et les déficits publics ont inspiré le mouvement Tea Party et toute une génération de libertariens. Pourtant, les médias mainstream l’ont ignoré ou caricaturé comme un excentrique. Pourquoi ? Parce que ses idées menaçaient l’establishment : les banquiers qui spéculent sur la dette, les industriels qui vendent des armes, les politiciens qui prospèrent sur le chaos. Un président Paul aurait été un cauchemar pour ces vautours. C’est une révolution manquée.
Brisons les chaînes, maintenant
Ron Paul n’est plus candidat, mais son message brûle encore. Le système actuel est une machine à broyer les peuples, alimentée par vos impôts, votre travail, votre avenir. Les scandales de l’AFD, où des fonds publics français auraient été détournés vers des projets douteux au profit d’intérêts privés, montrent que même la France est engluée dans ce racket mondial. Proudhon l’avait vu, Paul l’a dénoncé, et nous le vivons. Pour briser cette machine infernale, voici comment agir :
- Informez-vous. Lisez End the Fed ou Liberty Defined de Ron Paul, ou plongez dans Qu’est-ce que la propriété de Proudhon. Explorez les analyses du Mises Institute pour comprendre les racines du problème. La connaissance est la première arme contre l’oppression.
- Exigez la transparence. Où va l’argent de la dette publique ? Qui touche les intérêts ? Pourquoi les élites refusent-elles de réduire leurs privilèges ? Pourquoi des agences comme l’AFD financent-elles des projets opaques qui ne profitent pas aux populations ? Posez ces questions à vos élus, sur X, dans les urnes, partout.
- Soutenez le changement. Votez pour des candidats qui rejettent la guerre, l’État obèse et la monnaie-papier. Ils sont rares, mais ils existent. Trouvez-les.
- Repensez la monnaie. Ron Paul défendait l’étalon-or pour enrayer l’inflation et les dettes. Les économistes mainstream objectent que cela freinerait la croissance. Mais face à une inflation galopante et des dettes astronomiques, n’est-il pas temps de rouvrir ce débat ?
Le système actuel n’est pas une fatalité. C’est une construction humaine. L’aide internationale, la dette publique, les guerres sans fin : tout cela forme une pompe à fric pour les élites. Proudhon et Paul ont sonné l’alarme, chacun à leur époque, en dénonçant ce racket mondial. À nous d’agir. Ne laissez pas ce Monopoly truqué, vous engloutir. Réveillez-vous, informez-vous, agissez.
Le monde libre qu’ils imaginaient est encore à portée de main, si nous avons le courage de le saisir.
1) Pierre-Joseph Proudhon (Qu’est-ce que la propriété ?) : “Le capitaliste, dit-on, a payé les journées des ouvriers ; pour être exact, il faut dire que le capitaliste a payé autant de fois une journée qu’il a employé d’ouvriers chaque jour, ce qui n’est point du tout la même chose. Car cette force immense qui résulte de l’union et de l’harmonie des travailleurs, de la convergence et de la simultanéité de leurs efforts, il ne l’a point payée”.
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