Aurélien Rousseau, un ministre gauche de ses conflits d’intérêts à sa démission

G-D : Roland Lescure, Clément Beaune, Eric Dupond-Moretti, Aurélien Rousseau et Olivier Dussopt. © ALAIN JOCARD / AFP

Élisabeth Borne ne voulait pas y croire, mais Aurélien Rousseau a bien démissionné hier, suite à l’adoption de la loi immigration. Emmanuel Macron « respecte » le choix de son ex-ministre de la Santé (ce n’était que le cinquième, après tout), lui qui était pourtant un allié de choix. Bref retour sur un profil digne de la Macronie.

Passé par le PCF et le PS, formé en Lettres et en Histoire-Géographie, professeur non-agrégé pendant une poignée d’années, Aurélien Rousseau est aussi passé par l’ENA, par le Conseil d’État et par la Ville de Paris.

Puis, quand LREM est arrivé, il a un peu bifurqué. Il prend la direction de la Monnaie de Paris en 2017, où il ne reste pas longtemps. Puis, le 25 juillet 2018, il est nommé directeur général de l’Agence régionale de santé Île-de-France par le conseil des ministres. Entre-temps, il n’est évidemment pas devenu médecin. Aurélien Rousseau restera à ce poste pendant trois ans, avant de démissionner pour retourner… au Conseil d’État. Un an plus tard, il est nommé directeur de cabinet d’Élisabeth Borne. Encore un an et il devient ministre de la Santé. C’est là que le bât blesse (vraiment).

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Comme ses prédécesseurs, il défend corps et âme la vaccination et vente les mérites du passe sanitaire. Le 13 décembre dernier, toujours à son poste, il appelle encore à « un rebond de la vaccination« . Le hic, c’est que pendant tout ce temps qu’il passe aux commandes de la Santé, il est en couple avec Marguerite Cazeneuve, elle-même ancienne consultante chez McKinsey, directrice déléguée de l’Assurance maladie et conseillère auprès du président de la République. La mère Cazeneuve, quant à elle, était l’une des dirigeantes de la branche française du groupe pharmaceutique américain Lilly. Conflits d’intérêt, vous dites ? La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) dit que non…

Et c’est à peu près tout ce qu’il se passe sous l’ère Rousseau, discrète et particulièrement courte du reste. Discrète, jusqu’à ce qu’il promette de démissionner si la loi immigration est votée. Chose promise, chose due : il tient parole et quitte le gouvernement le 20 décembre 2023.

Comme l’ironise Philippe Caverivière sur RTL, « un ministre de la Santé, c’est comme un hamster : il ne faut pas trop s’y attacher, sa durée de vie est trop courte !« 

Pour le moment, il est remplacé par Agnès Firmin-Le Bodo, jusqu’ici ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale des professions de santé et ancienne pharmacienne d’officine. Passée par l’UMP, LR, Agir et Horizons, elle a plutôt un profil de centre-droit.

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