
Dâaussi loin que remontent mes souvenirs, consulter le mĂ©decin a toujours Ă©tĂ© un moment mĂȘlĂ© dâinquiĂ©tudes et dâattentes, se concluant invariablement par un sentiment dâapaisement. Jâavais Ă©tĂ© pris en charge, Ă©coutĂ©, rassurĂ©, puis soignĂ©.
Jâai 74 ans et, conscient malgrĂ© tout que la mĂ©decine nâest pas une science exacte mais bien « un art au carrefour de plusieurs sciences », jâai toujours eu grande confiance en lâensemble du corps mĂ©dical. Toujours⊠Jusqu’il y a trois ans, quand cette confiance sâest progressivement muĂ©e en dĂ©fiance, devenue une vĂ©ritable crainte aujourdâhui, celle de tomber malade et de devoir mâen remettre aux praticiens de cette nouvelle forme de mĂ©decine que lâon nous impose, en dĂ©pit de lâaversion quâelle nous inspire.
Cette crainte est fortement ravivĂ©e par la comparution, en cours disciplinaire du COM, de ceux-lĂ mĂȘmes qui, pour moi comme pour beaucoup dâautres ont Ă©tĂ© un phare dans la tempĂȘte au moment oĂč nous commencions tous Ă dĂ©sespĂ©rer, assistant impuissants au naufrage de notre systĂšme de santĂ©. Alors comment ne pas perdre confiance quand les seuls mĂ©decins ayant osĂ© nous alerter et invoquer le principe de prĂ©caution au bĂ©nĂ©fice des patients, mettant en jeu leur statut au risque de compromettre leur carriĂšre, sont poursuivis par les Conseils de lâOrdre ?
A lâinverse, comment avoir confiance quand des mĂ©decins, des autoritĂ©s scientifiques, les institutions chargĂ©es de la santĂ© publique affirment ce que les laboratoires fabricants eux-mĂȘmes ne peuvent garantir ? Inutile dâavoir fait 10 ans dâĂ©tudes pour savoir que personne ne peut attester lâinnocuitĂ© dâun traitement nouveau en phase de test, et encore moins Ă moyen ou Ă long terme. Câest le bon sens le plus Ă©lĂ©mentaire et le premier principe de prĂ©caution. A lui seul cet argument suffit Ă susciter la plus grande prudence. PremiĂšre raison de se mĂ©fier.
Il y a trois ans, une chape de plomb sâabattait sur notre sociĂ©tĂ©, interdisant tout dĂ©bat, censurant toute parole non conforme Ă la doxa officielle. Les grands mĂ©dias ont semĂ© la peur, dĂ©bitant Ă longueur de journĂ©e les mĂȘmes discours alarmants, montrant en boucle les mĂȘmes images effrayantes, ceci en total dĂ©calage avec ce que chacun de nous pouvait constater autour de lui, ou avec les chiffres officiels accessibles Ă tous (mais que personne ne prenait le soin de vĂ©rifier) qui nâavaient rien du scĂ©nario de fin du monde dĂ©peint par cette propagande mĂ©diatique. Seconde raison de se mĂ©fier.
Des traitements Ă©prouvĂ©s depuis des dĂ©cennies sur des milliards de patients Ă travers le monde ont Ă©tĂ© subitement classĂ©s dangereux, on a interdit aux mĂ©decins de soigner alors quâon nous disait « en guerre contre un virus mortel », le port du masque en plein air est devenu obligatoire aprĂšs avoir Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© dangereux (et malgrĂ© la mention « Ne protĂšge pas des virus » inscrite sur lâemballage), etc., etc. La liste de ces injonctions absurdes et contradictoires est bien trop longue pour les Ă©numĂ©rer toutes ici, nous les avons tous subies. TroisiĂšme raison de se mĂ©fier.
Nous avons assistĂ© Ă toutes les transgressions, Ă lâinversion progressive de toutes les valeurs, nos anciens ont Ă©tĂ© enfermĂ©s jusquâĂ ne plus vouloir vivre, certains sont partis sans pouvoir ĂȘtre accompagnĂ©s de leurs proches, on a triĂ© les patients, interdit lâaccĂšs aux hĂŽpitaux Ă des malades, poursuivi des mĂ©decins parce que, dans le respect du serment dâHippocrate et du code de dĂ©ontologie, ils avaient prescrit des traitements quâils jugeaient les plus appropriĂ©s Ă leurs patients. Le principe de prĂ©caution, rĂšgle jusquâici sacrosainte en matiĂšre de santĂ©, a Ă©tĂ© bafouĂ© avec la mise sur le marchĂ© Ă grande Ă©chelle, au stade expĂ©rimental, de « vaccins » dâun nouveau type faisant lâobjet dâune campagne dâincitation encore jamais vue Ă ce jour. Toutes les questions dâĂ©thique ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©es, allant jusquâĂ nier aux professionnels de santĂ© les droits les plus Ă©lĂ©mentaires de tout ĂȘtre humain, le droit au travail (inscrit dans la Constitution), le droit de refuser un traitement et le droit au consentement libre et Ă©clairĂ©. Devant de telles aberrations, qui peut encore avoir confiance en cette pratique de la mĂ©decine, et en tous ceux qui ont imposĂ© ces mesures ou qui les ont relayĂ©es ?
Pourtant, la quasi-totalitĂ© des mĂ©decins nâa pas bougĂ©, le Conseil de lâordre ne sâest pas opposĂ©, tous ont avalisĂ© ces mesures indignes. Tous sauf quelques-uns et ce sont ceux-lĂ qui sont mis au pilori.
Nous sommes tous concernĂ©s, car câest de notre systĂšme de santĂ© tout entier quâil sâagit et la confiance perdue ne se regagnera pas, sinon en replaçant le mĂ©decin au centre du systĂšme de santĂ©.
A lâheure oĂč nos valeurs les plus fondamentales sont perverties, quel est le premier devoir du mĂ©decin ? Doit-il dâabord allĂ©geance Ă un ordre qui lui imposerait le silence (esprit de caste) ? Doit-il obĂ©issance inconditionnelle Ă des ordres, fussent-ils contraires Ă son code de dĂ©ontologie ? Ou doit-il parler et ouvrir le dĂ©bat ? Que signifie consentement libre et Ă©clairĂ© du patient si le mĂ©decin doit se taire ?
Quand des membres du gouvernement, des autoritĂ©s scientifiques ou mĂ©dicales, des reprĂ©sentants dâinstitutions de santĂ© assurent que de nouveaux « vaccins », encore en phase de test, sont sĂ»rs, efficaces et sans effets secondaires, câest un pur mensonge, car rien ne peut Ă©tayer une telle certitude. Le rĂŽle du mĂ©decin nâest pas de le colporter. Il est au contraire dâĂ©clairer les patients en consĂ©quence (consentement libre et Ă©clairĂ©), puis dâĂ©valuer le facteur bĂ©nĂ©fice/risque individuel au cas par cas.
Le Conseil de lâordre veille au maintien des principes de moralitĂ©, de probitĂ©, de compĂ©tence et de dĂ©vouement indispensables Ă l’exercice de la mĂ©decine, mais Ă quelle fin, et pour qui ? Câest bien pour nous, simples citoyens, patients et futurs patients, que lâexercice de la mĂ©decine se doit dâĂȘtre irrĂ©prochable. Le respect du code de dĂ©ontologie sâapprĂ©cie en fonction de lâintĂ©rĂȘt des patients, et quel est lâintĂ©rĂȘt des patients ici ? Etre tranquillisĂ©s par des mensonges ou ĂȘtre informĂ©s des risques Ă©ventuels dâun traitement nouveau ?
Pour nous, citoyens, patients et futurs patients, la rĂ©ponse est sans ambiguĂŻtĂ© et tous ceux que les Conseils de lâordre ont condamnĂ©s ces derniers mois, ou quâils mettent encore en accusation dans ce qui ressemble beaucoup Ă une chasse aux sorciĂšres, sont ceux qui se sont insurgĂ©s contre cette dĂ©rive de notre systĂšme de santĂ©, quâen leur Ăąme et conscience ils ne pouvaient cautionner. Nous, citoyens, patients et futurs patients, demandons de nos mĂ©decins quâils nous informent et nous Ă©clairent en toute indĂ©pendance, libres de tout conflit dâintĂ©rĂȘts et de toute pression, quâelle soit dâordre administratif, Ă©tatique ou corporatiste (art. 5 et 36 du code notamment). Câest la condition absolue pour que la confiance perdue dans le corps mĂ©dical ait une chance dâĂȘtre un jour rĂ©tablie.
Il y a un an la chambre disciplinaire du COM avait donnĂ© raison au Pr. Perronne, estimant quâen tant que « spĂ©cialiste internationalement reconnu comme un expert (âŠ), il s’est exprimĂ© dans la presse sur lâaction du gouvernement et sur l’industrie pharmaceutique, ainsi qu’il Ă©tait lĂ©gitime Ă le faire et en avait mĂȘme l’obligation dans ce domaine qui relevait de sa compĂ©tence ». Mais le mĂ©decin qui ne serait pas reconnu comme expert nâaurait-il pas le mĂȘme devoir, lorsque de fausses affirmations sont largement diffusĂ©es dans la communautĂ©, en violation flagrante du code de dĂ©ontologie ?
Nous sommes chaque jour plus nombreux Ă comprendre que nous avons Ă©tĂ© trompĂ©s, manipulĂ©s par des messages matraquĂ©s en continu sous prĂ©texte dâinformations sanitaires, mais qui sâapparentent davantage Ă des slogans publicitaires destinĂ©s Ă commercialiser un produit. Est-ce cela la mĂ©decine ? Le rĂŽle du mĂ©decin est-il dâĂȘtre le garant dâune « politique sanitaire » ressassĂ©e comme un dogme ou dâĂ©mettre les rĂ©serves quâil estime justifiĂ©es dans lâintĂ©rĂȘt des patients ?
Nous ne sommes pas dupes des vĂ©ritables enjeux, mais la puissance des lobbies est considĂ©rable et omniprĂ©sente, Ă lâinstar de celle des mĂ©dias de masse. Combien de temps faudra-t-il pour que la vĂ©ritĂ© Ă©clate ? Nul ne le sait mais elle finit toujours par triompher, elle viendra peut-ĂȘtre de lâĂ©tranger, la France ne pourra rester Ă©ternellement isolĂ©e dans le mensonge. LâĂ©difice se fissure dĂ©jĂ de toutes parts, lâinefficacitĂ© de ces « vaccins » ARNm Covid nâest plus contestable, les clauses abusives des contrats des fournisseurs sont enfin dĂ©voilĂ©es, un peu partout dans le monde les graves effets indĂ©sirables ne peuvent plus ĂȘtre niĂ©s, etc.
Tout cela Ă©tait connu depuis longtemps, il suffisait de sâinformer. TrĂšs peu lâont fait, ils ont lancĂ© lâalerte, ils sont aujourdâhui au banc des accusĂ©s. En revanche, tous ceux qui, mĂ©decins de plateau tĂ©lĂ© (et jusque dans les plus hautes sphĂšres de lâEtat), ont enfreint les rĂšgles de dĂ©ontologie, nous ont menti et continuent de nous mentir, tous ceux-lĂ ne sont pas inquiĂ©tĂ©s. DĂšs lors, nous sommes trĂšs nombreux Ă nous interroger : de quel ordre ou de quels ordres sâagit-il ? Le jugement que vous rendrez ces prochains jours rĂ©pondra sans Ă©quivoque Ă cette question.
Peut-ĂȘtre alors le Conseil de lâordre traduira-t-il enfin en cours disciplinaire tous les mĂ©decins qui ont enfreint lâarticle 14 du code de dĂ©ontologie en sâexprimant publiquement, prĂŽnant la vaccination pour tous avec un traitement nouveau « insuffisamment Ă©prouvé », y compris pour les femmes enceintes et jusquâĂ la rendre obligatoire dans certains corps de mĂ©tier ? A ce moment seulement, la confiance pourra Ă nouveau sâĂ©tablir entre les citoyens, patients et futurs patients, et lâensemble du corps mĂ©dical.
Lâengagement du Dr. Louis FouchĂ© Ă dĂ©fendre cette belle mĂ©decine dâhumanitĂ© et de compassion qui nous ont donnĂ© foi en la mĂ©decine dĂšs lâenfance en a fait un personnage emblĂ©matique. Le jugement que vous rendrez Ă son encontre aura une forte valeur symbolique.
Au regard de lâHistoire, avec un grand H, ces trois derniĂšres annĂ©es sâinscriront sans conteste comme une pĂ©riode de grands troubles et de basculement de notre sociĂ©tĂ©, ayant fait vaciller les fondements les plus sacrĂ©s et les plus nobles de la mĂ©decine. Dans le jugement de lâHistoire, sur quel plateau de la balance serez-vous, celui qui a renforcĂ© la dĂ©fiance ou celui qui a restaurĂ© la confiance en la mĂ©decine ?
Lettre ouverte de Jean-Louis, artiste-photographe, est le fondateur du collectif Les Essentiels qui aide les soignants suspendus et non réintégrés dans le besoin depuis 2021.

Journal mythique issu de la rĂ©sistance pendant la libĂ©ration, FRANCE SOIR propose de nombreux entretiens, tribunes, et critiques d’ouvrage issues de personnalitĂ©s alternatives ignorĂ©es ou diffamĂ©es dans la presse gouvernementale.
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Publié le 18-10-23 : https://www.francesoir.fr/opinions-tribunes/un-conseil-mais-de-quel-ordre
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